Qu’est ce que le Tabou ou Fady malgache?
Tabou ou Fady Tabou ou Fady malgache est une règle ou un interdit lié à la tradition et transmis de génération en génération, qui n’a généralement qu’une portée locale ou régionale. Certains de ces tabous pèsent encore lourdement sur la vie quotidienne des Malgaches.
“Enlevez vos chaussures, s’il vous plaît”, rappelle le vieux du village d’un ton modéré. Marcher avec ses chaussures sur l’arbre sacré des ancêtres serait un manque de respect envers eux et provoquerait leur colère. Le ficus géant est en effet considéré comme la demeure des âmes des morts et donc comme sacré par la population locale.
Pour saluer et en même temps apaiser les ancêtres. Du rhum est versé à un endroit précis au pied de l’arbre.
Pour les voyageurs, il faut connaitre le Tabou ou Fady malgache
Toute personne voyageant sur le territoire malgache est amenée à rencontrer un jour ou l’autre un fady. À l’origine de cette coutume, il y a la croyance que les actions d’un individu peuvent affaiblir l’énergie vitale d’un autre ou d’une communauté entière, et avoir une influence négative sur le destin. Cette croyance est liée à celle des “âmes vivantes” des défunts. Qui se réunissent dans les lieux de leur choix, mais peuvent aussi parfois rester parmi les vivants.
Les fady contribuent à réguler la coexistence au niveau familial et social. Le non-respect d’un fady peut donc même porter malheur, car il provoque une réaction de mécontentement de la part des ancêtres.
Pour éviter que le mauvais comportement d’un individu n’entraîne le malheur de toute la communauté. Les autorités ont instauré des sanctions en cas de violation ou de non-respect d’un fady.
Le non-respect d’un fady peut entraîner une punition de la part des vivants et des ancêtres. Par l’autopunition, la communauté cherche à atténuer l’irritation du défunt. Par des rituels précis, il est également possible de limiter et/ou de réparer une transgression, c’est-à-dire d’apaiser les ancêtres.
Lieux sacrés est parmi l’endroit Tabou ou Fady malgache
Les fady se trouvent souvent dans des lieux rituels (religieux) ou spéciaux. Tels que des lacs, des grottes ou des cimetières. Les visiteurs de ces lieux doivent toujours s’assurer à l’avance que certains fady n’y sont pas connectés. Il n’est pas toujours facile de le faire, car dans certaines régions, le simple fait d’évoquer le sujet est tabou. Pour aborder le sujet, il peut être utile de se renseigner sur l’histoire du lieu, qui est généralement liée aux fady existants. Il s’agit d’histoires transmises de génération en génération, qui servent également à expliquer les interdictions respectives.
Outre les lieux, les fady peuvent également concerner des activités ou des comportements. Tabou ou Fady malgache ne concerne les lieux seulement
Dans un lieu, par exemple, il peut être considéré comme fady de s’asseoir devant la porte. Dans une famille, il est fady de manger de la viande de mouton. Ces préceptes n’ont toutefois pas de validité éternelle. Un fady peut être validé si un ancêtre parle en rêve à un Ombiasy (astrologue et voyant) ou à l’ancien du village, présentant l’histoire qui lui a été transmise sous un jour différent, ou si les ancêtres demandent directement un changement particulier ou même l’abolition d’un fady.
Interdits et règles de comportement
Les fady peuvent être très différents et toucher tous les domaines de la vie d’un individu. Ils ne peuvent s’appliquer qu’au sein d’une famille, d’un village, d’une région ou d’une ethnie. Chez les Antandroy par exemple, il est fady de manger des tortues, alors que chez les Mahafaly voisins, ils les considèrent comme des mets délicats. Les lacs sont souvent liés à des fady, souvent à cause de malheurs qui s’y sont produits. Dans la partie nord de l’île, il existe des lacs où l’on offre de la nourriture à des crocodiles sacrés afin de s’assurer les faveurs des ancêtres qui, en guise de punition, pourraient déclencher des attaques mortelles de la part de ces animaux.
Même les tombes et les lieux spirituels ne sont presque toujours accessibles qu’en apportant des offrandes aux ancêtres, toute visite étant considérée comme une perturbation de leur paix. Ces offrandes consistent généralement en des boissons alcoolisées, mais les sacrifices d’animaux servent aussi souvent à apaiser les esprits de l’au-delà. En règle générale, un zébu est rarement offert. Le sacrifice est un geste préventif visant à demander pardon pour le non-respect d’un fady. Le mot malgache pour “pardon” est d’ailleurs apparenté : “Aza fady” signifie littéralement “qu’il n’y ait pas de tabou”